accueil > "L’adulte au contact de l’enfant convoque en lui-même sa propre tendresse"

"L’adulte au contact de l’enfant convoque en lui-même sa propre tendresse"

Entretien

Quel est le point de départ de cette histoire… poilante ?

Le théâtre peut être le lieu de l’improbable rencontre. Jouer en face d’un public d’enfants de 3 ans est une expérience singulière. La première rencontre est autant inattendue pour le public que pour l’acteur. C’est de cette observation dont je m’empare pour établir les premières pistes d’écriture de À poils. Et pour contraster davantage et donner à cette rencontre plus d’improbabilité encore, Je choisis des hommes d’âge mûr, poilus, cloutés, tee-shirt noirs, loups hurlants tatoués et barbus : des dockers du rock. D’ailleurs ces hommes non plus, ne s’attendent pas à leur improbable public. Il s’agit d’un malentendu. Il s’agit d’écrire à partir de ce malentendu, et d’y jouer. Le voilà le point de départ : un espace vide, un casting inattendu. Et rien n’est prêt.

 

Derrière tous ces poils, quel est le cœur de votre propos ?

J’observe que l’adulte au contact de l’enfant convoque en lui-même sa propre tendresse. Comme si, face à l’enfant, l’adulte s’adoucissait. Cette métamorphose m’intéresse. Ce n’est pas l’enfant qui est tendre à priori. Ni l’adulte à priori. C’est l’alchimie de la rencontre qui en opérant donne à l’adulte la faculté de se retourner comme une chaussette côté velours, proposant alors la guimauve à l’enfant (ce punk). C'est sur cette observation que je bâtis la trame narrative de À poils. Le temps du spectacle devient le temps de l’expérience selon laquelle trois (à priori) ogres révèlent leur "face douce" aux spectateurs. Mais, petit à petit.

Découvrez aussi...